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Les Géants du Nord

LES GEANTS DU NORD

Papa Reuze de Dunkerne 

Les géants  que l’on rencontre dans le folklore du Nord tirent leurs origines de l’Europe méridionale et plus précisément de la Péninsule Ibérique. Les traces les plus anciennes relatives aux géants remontent au XIIIe siècle au Portugal. Puis le phénomène  gagna l’Espagne.

Ce sont alors des personnages muets qui miment des faits religieux et des légendes locales.

Au XVIe siècle l’Espagne domine de nombreuses régions en Europe et en particulier les Pays-Bas espagnols dont faisait partie la région du Nord. C’est à cette période que les premiers géants sont nés dans le Nord. Le plus ancien répertorié est né Douai en 1530.Il appartient à la famille des Gayants.

Ce sont des mannequins gigantesques inspirés de la mythologie grecque et romaine, ou encore de la Bible. Ils défilent lors de processions religieuses.

Aujourd’hui dans le folklore du nord ils représentent des êtres fictifs ou réels, hérités de rites médiévaux. La tradition veut qu’ils soient portés et qu’ils dansent dans les rues les jours de carnavals, de braderies, de kermesses et de ducasses. Chez les flamands ils sont connus sous le nom de Reuze et chez les Picards ils sont appelés Gayant.

 Le géant est un symbole majeur de l’identité collective. Chaque géant possède son jour de sortie, le porteur lui donne alors vie en le faisant danser, embrasser une géante, saluer la foule. Il apparaît souvent lors des cortèges ou parades accompagnés d’une fanfare locale qui joue des marches de carnavals et des  chansons qui lui sont dédiés.

Chaque géant a une histoire qui lui est propre, en tant que représentant des habitants du lieu où il vit, il est profondément enraciné dans la tradition et fait partie de la culture populaire.

Présente sur tous les continents la tradition des géants est désormais un élément du patrimoine vivant. Depuis novembre 2005, les géants traditionnels de France et de Belgique ainsi que leurs fêtes sont inscrites au titre de chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité auprès de l’UNESCO.

Les déviances profanes de certains géants les proscrits des processions religieuses. La révolution quant à elle tente de les faire disparaître, les considérants comme une survivance de l’Ancien Régime. Malgré ces conjonctures peu favorables, les géants en tant que symbole de l’identité des villes s’adaptent aux changements de régimes.

Le XIXe siècle est celui de leurs renaissances. La pensée romantique, la recherche des origines de l’homme et de la société, favorisent le retour aux traditions anciennes dont celle du géant. Considéré comme fondateur et le protecteur de la ville le géant voit son rôle s’accroitre  au fur et à mesure que sa ville prend de l’importance.

 Gayants de Douai.

De nombreuses villes du Nord ont leur géant Reuze Papa et Reuze Maman à Cassel, Martin et Martine à Cambrai. Cafougnette en 1948 à Denain, Belle Hélène à Steenvoorde, Binbin à Valenciennes, Bimbolatot à Le Quesnoy, Gargantua à Bailleul, Lyderic à Lille, Pierre de Roubaix à Roubaix, Gayant à Douai.